Beethovenfest : chronique de concert

Oct 16, 2017

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Une interprétation captivante des « Lettres Intimes »

(…) C’est le quatuor français Bélà qui a ensuite présenté une autre première. Robert HP Platz (né en 1951), autrefois élève du compositeur Karlheinz Stockhausen, avait composé pour le compte de la fondation artistique de la région Rhénanie-du-Nord-Westphalie son 4e quatuor à cordes « strings » avec voix sur un texte de Nicolai Herbst.

C’est avec surprise que la soprano slovaque Eva Şuşkova a fait son apparition, à la place de l’annoncée Marlis Petersen. Le quatuor Belà a joué avec précision et grâce avec des sons transformés (régie son : Maurice Oeser, Simon Spillner du studio SRW Experimentalstudio), assimilant constamment des éléments électroniques discrets – associés parfois même à la voix -, résonant dans la pièce et captés avec des transducteurs électroacoustiques.

Pour le final, le son des cordes se hisse dans des aigus extrêmes, mettant terme à trente minutes d’une mélodie qui a pris son envolée après un début méditatif, pour devenir de plus en plus vivante, d’une résonance parfois même agressive et effrayée. Applaudissements chaleureux pour le compositeur présent et sa nouvelle œuvre.

Le quatuor, incroyablement structuré et précis, – Frédéric Aurier, Julien Dieudegard (violon), Julian Boutin (alto), et Luc Dedreil (violoncelle) – avait livré en premier lieu une interprétation captivante et chatoyante du second quatuor à cordes composé par Leoş Janáčeks en 1928 surnommé « Lettres intimes ». Suave et vibrant, rythmé et captivant – un festin musical !

Le quatuor à cordes N°16 en Fa Majeur opus 135 de Beethoven n’en était pas moins divertissant : l’ensemble échange alors le premier et le second violon, puise son expressivité d’une structure et de détails parfaitement maîtrisés, révèle la musicalité du troisième mouvement de façon reposante, et pour le final donne son sens au sous-titre de la pièce, « La lourde décision », en soulignant le contraste entre une introduction sombre et une dernière danse farceuse et joyeuse. Grandiose ! En rappel fut interprété un supplément du maître incontesté György Kurtág (né en 1926), debout et par cœur : applaudissements enthousiastes !

Félicitas Zink, Bonner Rundschau

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