Métamorphoses nocturnes György LIGETI
« György Ligeti, enfant, dessine sur un cahier les cartes d’un monde imaginaire. Il se cache dans le grenier pour lire des contes, une vieille horloge égrène son tic-tac, les toiles d’araignées forment des labyrinthes jolis et mortels. Il s’entraîne sur le vieux piano paternel, il découvre les symphonies de Beethoven, sur le chemin du conservatoire il entend les musiques tziganes qui s’échappent des tavernes. Il aime ces deux musiques, l’une savante l’autre populaire, elles ne s’opposent pas et se répondent harmonieusement ou comiquement dans son esprit. Le petit György rêve.
Plus tard, il est jeune compositeur, le régime politique de son pays se durcit, la culture est mise sous tutelle et les inventions ou trouvailles musicales sont proscrites, la nouveauté est l’ennemie du peuple. Bartók, le maître tant admiré s’enfuit puis meurt en exil.
Ligeti est contraint d’écrire de la musique dans un style officiel, cela se résume le plus souvent à arranger des thèmes traditionnels pour diverses formations. II écrit en secret des œuvres plus ambitieuses et nouvelles.
En 1956, après avoir subi le joug du nazisme puis du soviétisme, Ligeti, au péril de sa vie, s’enfuit. De l’autre côté du mur, il écrit enfin comme il l’entend. Il découvre le monde immense, les musiques extra-européennes, électroniques, rock, free-jazz, entendues jusque-là à travers les ondes brouillées des radios clandestines…
Progressivement, les influences musicales se réconcilient à nouveau dans son esprit et dans son cœur, et du fin fond de sa mémoire ressurgit son cher monde imaginaire. Il s’y réfugie souvent et il n’est pas rare d’entendre dans ses œuvres un violoniste tzigane qui aurait été initié à la musique des Pygmées Aka, une valse liquide montée sur ressorts, ou une fanfare de klaxons perdue au milieu d’une fable gothique. Ligeti disparaît en 2006, nous laissant une œuvre essentielle et l’image d’un homme libre, attentif aux mouvements du monde. »
Infos complémentaires
ÆON, AECD 1332, Novembre 2013 ƒƒƒƒ Télérama, 5 Diapason, Luister 10 award, Gramophone Critics Choice, Coup de cœur de l’Académie Charles Cros
Programme
György LIGETI « Métamorphoses Nocturnes », Quatuor n° 1 Quatuor n° 2 Sonate pour violoncelle solo
- String Quartet No. 1, "Metamorphoses nocturnes" Quatuor Béla 21:03
- Ligeti - Quatuor N°2 mvt1 5:22
- Ligeti - Quatuor N°2 mvt 2 4:50
- Ligeti - Quatuor N°2 mvt 3 3:14
- Ligeti - Quatuor N°2 mvt 4 2:11
- Ligeti - Quatuor N°2 mv5 5:26
- Sonate pour violoncelle - 1, Dialoguo 4:25
- Sonate pour violoncelle - 2, Capriccio 3:53