Philippe Leroux : White Face – Debussy, Britten

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 … White Face …

Philippe LEROUX

White Face est une œuvre s’inspirant des inimitables courbes qui décrivent les flancs de la montagne White Face, située dans les Adirondacks dans l’État de New York. L’idée maîtresse de cette œuvre est d’explorer le principe de « glissé », à la fois comme moyen de reconnaissance des limites de l’espace, comme générateur de directionnalité, comme élément d’articulation entre les sons, mais aussi comme simple plaisir du phénomène de glisse. Dans cette pièce, les notions de virages associés aux filtrages des sons, de dérapage, c’est à dire d’ombre sonore des glissés, ou de glissé sur l’erre, s’associent aux supports et aux matières sur lesquels s’exercent ces glissandi, avec leurs rugosités, et leurs aspérités plus ou moins régulières, ou encore aux subtils éthers sonores qui entourent ou freinent ces glissés.

Claude DEBUSSY

L’unique quatuor de Claude Debussy est une pièce décisive de sa production comme du répertoire en général. C’est un compositeur encore jeune qui décide d’écrire une œuvre sur le modèle des grandes constructions de César Franck mais tous les signes du symbolisme et même de l’impressionnisme sont en place. Textures transparentes, modalités grégoriennes, orientalisme, le quatuor devient symphonique sans aucune lourdeur ou opacité. À elle seule, cette œuvre annonce un siècle d’innovation et d’expérimentation par la variété des couleurs et le chatoiement des sonorités.

Benjamin BRITTEN

Britten, l’immense génie britannique, est plus connu pour ses opéras. Mais ce don pour le lyrisme a su aussi se diffuser à travers les trois quatuors, chefs d’œuvres méconnus, dont l’écoute ne laisse pas sortir l’auditeur comme il est entré. Le 2ème quatuor, écrit à l’origine pour commémorer l’illustre Purcell, s’appuie sur la musique de la fin du XVIIème siècle. Comme à son habitude, Britten travaille sur des matériaux connus, anciens ou familiers, et les enlumine de mystère, de magie, de poésie. L’émotion apparait alors, par un regard neuf sur ce que l’on croyait connaitre. Ainsi, le premier mouvement dévide les spirales de trois mélodies, comme Purcell le fit dans ses fantaisies pour violes. Les matières sans cesse renouvelées semblent croître de manière végétale et arborescente, enveloppant l’auditeur dans ses multiples ramifications.  Le second mouvement nous rapproche davantage des grands modèles classiques du scherzo, avec sa forme ABA, son matériau rythmique. Mais la joyeuseté du scherzo devient ici inquiétude palpitante, rébellion corrosive. Le 3ème mouvement nous ramène au baroque, puisque Britten a choisi la vénérable chaconne comme forme musicale. Trois séries de variations harmoniques, rythmiques, mélodiques, séparées par des cadences solistes, sont traitées comme les étapes d’une longue odyssée, chacune nous emmenant plus loin, dans un étrange rêve éveillé, une vision divinatoire. Le sentiment d’avoir vraiment vécu ce temps sans pour autant l’avoir analysé, ne manque pas de laisser l’auditeur dans une stupeur émerveillée.

Programme

Philippe LEROUX, White Face (Création)
Claude DEBUSSY, Quatuor à cordes
Benjamin BRITTEN, Quatuor no. 2

ou

Henri DUTILLEUX, Ainsi la Nuit


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Création

Vendredi 15 janvier 2016, 19:00
Biennale des Quatuors à Cordes à Paris – Philharmonie de Paris

Production

White Face est une Commande du Quatuor Béla, de Metz en Scènes site Arsenal, de ProQuartet – Centre européen de musique de chambre et de la Philharmonie de Paris.


Médias

Benjamin Britten, extrait
White Face, extrait
À propos de Philippe Leroux


Dates


    [:en]Philippe Leroux
    White Face is a piece that pulls inspiration from the inimitable curves that are drawn along the slopes of the Whiteface Mountain located in the Adirondacks in New York state. The main idea of this work is to explore the principle of “sliding.” All at once, it means recognizing the limits of space as a factor of directionality, as an element of articulation between sounds, as well as the simple pleasure of the phenomenon of sliding. In this piece, the notions of bends associated to filtering of sounds-of skidding. The sonic shadows of sliding are associated to the supports and disciplines upon which these glissandi encircle or slow down these slides with their own ruggedness and more or less consistent harsh qualities as well as subtle ethereal sounds.

    Claude Debussy
    The sole quartet by Claude Debussy is a decisive piece of his productions as well as his repertoire. He was still a young man when he decided to write a work modeled after the great constructions of César Franck, yet all the symbolic signs and even impressionism were already in place. Transparent textures, Gregorian modalities, orientalism, the quartet becomes symphonic without any weight or opacity. This work heralds a century of innovation and experimentation through the variety of colors and gleaming sounds.

    Benjamin Britten
    The immense British genius of Britten is most renown for his operas. Yet this gift for lyricism was also known for spreading into three quartets; misunderstood masterpieces that don’t leave the listener’s ears the same as how they entered. Originally written to commemorate the illustrious Henry Purcell, the second quartet is based on music from the end of the 17th century. As usual, Britten works with well-known old and current material, illuminating them with mystery, magic and poetry. Emotion appears through this new perspective on what we once believed to know. Thus the first movement unwinds in three spiraling melodies just as Purcell did in his Fantasies for Viols. Endlessly regenerating material seems to grow in a vegetal and arborescent manner, enveloping the listener within its numerous branches.
    The second movement comes to us with the great classical scherzo model and its rhythmic material in an ABA form. But the joyfulness of the scherzo becomes a pounding, rebelliously corrosive anxiety. The third movement takes us back to the Baroque with Britten choosing to use the venerable chaconne as form of music. Three series of harmonic, rhythmic, melodic variations separated by soloist cadences are treated as steps of a long journey. Each step leads us farther and farther in a strange conscious dream-a vision by divination. Feelings of having truly lived those times without as much as having studied them doesn’t fail to leave the listener in wonder and amazement.

    Program

    Philippe Leroux, White Face (Original Composition, Supported by the Cité de la Musique in Paris, Bela Quartet, Proquartet, Arsenal Concert Hall in Metz)
    Claude Debussy, String Quartet
    Benjamin Britten, Quartet No. 2


    QBela_Image_Whiteface_WikipediaPremiere

    January 2016 the 15th at the Biennale des String Quartets in Paris.
    Repeat performances at the Arsenal Concert Hall in Metz, Quartz in Brest, Scène nationale de Chambéry, Auditorium de Reims …

    Production

    White Face is a commission of Bela Quartet, of Metz en Scènes’s Arsenal site, and ProQuartet – the European Center for Chamber Music, and the Paris Philharmonic.

    Médias


    Benjamin Britten : extract

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    White Face, extract


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